A l’évocation du centenaire de l’AFC, les non-initiés se diront probablement: «Etonnant, l’AFC n’existe donc que depuis 100 ans ? Voilà qui est curieux, dans la mesure où notre Etat fédéral a été conçu il y a 167 ans.»

En posant cette question, on met le doigt sur une particularité intéressant du système fiscal suisse, à savoir que l’AFC et, avec elle, le premier impôt fédéral, ont été établis en réaction à une situation d’urgence. Avant le 6 juin 1915, date à laquelle le peuple a accepté l’impôt fédéral de guerre, l’autorité fiscale cantonale détenait en effet le droit exclusif d’imposer. La Berne fédérale faisait preuve de retenue. Nous pouvons donc être fiers que cette forme unique de coopération entre la Confédération et les cantons, qui jouissent des mêmes droits, ait résisté depuis ce vote au fédéralisme en matière fiscale.

Aujourd’hui, l’AFC est l’une des plus grandes unités administratives de la Confédération. Avec sa devise du centenaire: «Contribuer pour la Suisse - 100 ans AFC», elle souligne avec un certain aplomb, à mon avis parfaitement justifié, qu’elle se considère comme une entreprise de services importante voire indispensable pour la Confédération. En effet, l’AFC n’agit jamais dans son intérêt propre. Sa mission consiste à percevoir la quasi totalité des recettes de la Confédération et, ce faisant, à œuvrer pour le bien commun et la prospérité de la Suisse. A ce titre, la centenaire et ses collaborasteurs méritent la reconnaissance de la population, à laquelle je me joins très volontiers en ma qualité de cheffe du Département.

Le centenaire donne à l’AFC l’occasion de se mettre sur le devant de la scène et de présenter ses actions et leurs effets à un large public. Car malgré son énorme importance pour le fonctionnement de la Confédération, l’AFC reste très discrète dans le quotidien des Suissesses et des Suisses. Et c’est probablement là le plus beau compliment que l’on puisse adresser à une autorité fiscale ! L’existence de l’AFC est actuellement considérée comme une évidence. Au service de notre bien commun, elle est jugée compétente, efficace, équitable et ouverte au partenariat. C’est également pour cela que je tiens à féliciter notre centenaire qui a su garder sa fraîcheur juvénile.

Je souhaite à l’AFC et à ses employés une année fructueuse.

Eveline Widmer-Schlumpf,
cheffe du Département fédéral des finances